Sa vie
Marie naît le 7 décembre 1786, dans une famille de petite noblesse rurale. Elle est mariée en 1804 au comte et chambellan Walewski, un grand noble polonais presque septuagénaire. La jeune femme rêve d'une Pologne libre, et "nourrit une haine virile du Russe qui occupe la Mozavie, ce lambeau de Pologne où elle est née, à quelques lieues de Varsovie, mais aussi du Prussien et de l'Autrichien qui se sont partagés le reste du pays."A l'automne 1806, Napoléon Ier envahit la Pologne. Les Walewski, qui voient en lui un libérateur, s'installent à Varsovie pour mieux s'intégrer à l'enthousiasme ambiant. Marie est introduite dans la haute société, mais la vie mondaine l'intéresse peu.
C'est le 1er janvier 1807, lors du passage de l'empereur au relais de Blonie, que Marie Walewska aurait rencontré Napoléon pour la première fois. Poussée par ses amis patriotiques, elle finit par accepter de devenir sa maîtresse. Ils poursuivent leur idylle au château de Finckenstein en Prusse-Occidentale.
L'idylle printanière du couple (d'avril à juin) dans le lointain château de Finckenstein est un moment unique et entièrement inattendu dans la vie de Napoléon, une période qui le vit déployer ce qu'un historien de cette période de sa vie appela une "énergie miraculeuse". Les deux amants sont très épris l'un de l'autre et l'empereur va dès lors organiser sa vie de façon à consacrer du temps à ses amours, chose qu'il n'avait pas faite depuis Joséphine. Il crée le grand-duché de Varsovie (1807-1815), qui disparaîtra peu après la défaite de la campagne de Russie en 1812-1813.
Le 4 mai 1810, Marie donne un fils à Napoléon : Alexandre, comte Walewski. Tous deux lui rendirent visite à l'île d'Elbe du 1er au 3 septembre 1814 en compagnie d'Émilie et de Théodore, sœur et frère de Marie. Veuve en 1814 de son premier mari, elle est contrainte d'épouser en 1816 le comte Philippe Antoine d'Ornano, cousin éloigné de Napoléon et général d'empire. Elle meurt en couches un an plus tard.
Regards des contemporains
" J’eus peu de rapports avec Mme Walewska (...) Elle n’était pas précisément grande, mais elle avait la taille bien prise, les cheveux blonds, le teint clair, la figure pleine, un sourire extrêmement agréable et un timbre de voix qui la rendait sympathique aussitôt qu’elle parlait ; modeste et sans prétention, très réservée dans ses gestes et toujours très simple dans sa toilette, elle avait comme femme tout ce qu’il faut pour plaire et être aimée."
Napoléon évoquant Marie Walewska :
" Une femme charmante, un ange ! C’est bien d’elle qu’on peut dire que son âme est aussi belle que sa figure. "