Benvenue sur le site Napoléon Bonaparte Ier

Imper.png

14 mai 2015

Première abdication de Napoléon 1814

La première abdication de Napoléon Ier est un moment de l'Histoire de France qui voit l'Empereur des Français contraint, en avril 1814, de quitter le pouvoir à la suite de sa défaite militaire après la campagne de France et l'invasion alliée.



Circonstances militaires et politiques


En désaccord avec le tsar Alexandre Ier au sujet de l'avenir de la Pologne, Napoléon décide en 1812 de marcher contre l'Empire de Russie. La Grande Armée franchit le fleuve Niémen en juin et marche vers Moscou. Pour faire face à cette agression se forme une Sixième Coalition entre le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, l'Empire russe, le Royaume de Prusse et l’Empire d'Autriche. Vaincu par ses adversaires et le « Général Hiver », Napoléon sera contraint à la désastreuse Retraite de Russie dont l'armée napoléonienne sortira exsangue. Poussant leur avantage face à un adversaire affaibli, les Coalisés imposeront à Napoléon la campagne d'Allemagne en 1813. Victorieuses à l'issue de la cruciale « Bataille des Nations » (Leipzig, octobre 1813) et supérieures en nombre, les armées de la Coalition se mettent en mouvement vers la France à partir du 15 décembre.


Au sud, sur le front ibérique, la situation n'est guère meilleure, l'offensive des Pyrénées, lancée le 25 juillet sous les ordres du maréchal Jean-de-Dieu Soult prenant fin le 2 août avec le retrait de l'armée française de la région et l'entrée en France des troupes d'Arthur Wellesley, Duc de Wellington. La campagne de France est désormais engagée.


Malgré une série de victoires (batailles de Champaubert, Montmirail, etc.) remportées par Napoléon à la tête d’une armée de jeunes recrues inexpérimentées (les « Marie-Louise »), Paris - que l'impératrice Marie-Louise a quitté la veille - tombe le 31 mars après une journée de combats, alors que l'Empereur attend les Alliés à Fontainebleau. Il charge alors son grand écuyer Caulaincourt de négocier avec le Tsar Alexandre Ier, descendu chez Talleyrand, rue Saint-Florentin. Caulaincourt négocie une abdication en faveur du roi de Rome, fils de Napoléon, âgé de 3 ans. Le tsar n’y est pas opposé, mais apprenant la défection du maréchal Marmont, placé en avant-garde en Essonne, il impose l'abdication sans conditions à Napoléon, désormais à découvert.



Traité et actes législatifs entraînant la destitution de Napoléon (3-12 avril 1814)


Après sa défaite militaire, les maréchaux forcent donc l'Empereur à abdiquer. Pour ne pas laisser une guerre civile se développer, Napoléon cède après avoir vainement essayé de les rallier et il est déchu par le Sénat dès le 3 avril. L’intention de Napoléon était d'abandonner la couronne impériale à son fils (Napoléon II), mais les puissances alliées exigent une abdication inconditionnelle, qu'il signe le 6 avril 1814.

Le Sénat appelle alors Louis-Stanislas-Xavier de Bourbon, comme « roi des Français, selon le vœu de la nation », sous le nom de Louis XVIII et Napoléon est relégué en exil.

Comme le tsar a promis un établissement hors de France digne de l’empereur Napoléon, il propose la Corse à Caulaincourt, qui refuse car elle fait partie intégrante de la Nation française et demande la Sardaigne. Alexandre Ier à son tour rejette la proposition, cette île appartenant à la Maison de Savoie (royaume de Piémont-Sardaigne). Il choisit l’île d’Elbe, une dépendance de la Toscane. Le traité de Fontainebleau du 11 avril 1814 stipule que Napoléon garde son titre d'Empereur, reçoit en pleine souveraineté l'île d'Elbe ainsi qu'une rente de 2 millions de francs du gouvernement français.



Tentative de suicide

Napoléon ,qui pense que les alliés vont le séparer de l’Impératrice et de son fils le Roi de Rome, prend, dans la nuit du 12 au 13 avril, une dose de « poison de Condorcet » qui doit lui permettre de se suicider. On a longtemps cru qu'il s'agissait d’opium dans un peu d’eau, mais il semblerait que ce ne soit pas le cas.


Les troubles et la nature du malaise de Napoléon ne correspondent pas à une intoxication par l'opium. Il choisit cette mort parce qu’il pense qu’on allait par la suite exposer son corps aux Français, et il voulait que sa garde reconnaisse le visage calme qu’elle lui connaissait au milieu des batailles. En plein malaise, l’Empereur se plaint du lent effet de la substance qu’il a avalée. Il déclare à Armand de Caulaincourt : « Qu’on a de peine à mourir, qu’on est malheureux d’avoir une constitution qui repousse la fin d’une vie qu’il me tarde tant de voir finir ! ». Les nausées de Napoléon sont de plus en plus violentes, il se met à vomir. À la venue du docteur Yvan, Napoléon lui demande de lui donner une autre dose de poison pour qu’il puisse mourir, le docteur refuse en disant qu’il n’était pas un assassin et qu’il ne ferait jamais quelque chose contre sa conscience. Le docteur a lui-même une crise de nerfs, s'enfuit à cheval, personne ne le revoit. L’agonie de l’empereur se poursuit, Caulaincourt sort de la pièce pour demander au valet de chambre et au service intérieur de garder le silence. Napoléon rappelle Caulaincourt en lui disant qu’il préférait mourir plutôt que de signer le traité. 

Les effets du poison se dissipent et l’Empereur peut reprendre ses activités normales.

Il est déchu par le Sénat le 3 avril et exilé à l’île d’Elbe, selon le Traité de Fontainebleau signé le 11 avril, conservant le titre d’Empereur mais ne régnant que sur cette petite île.



Les adieux de Fontainebleau


« Soldats de ma vieille Garde, je vous fais mes adieux. Depuis vingt ans, je vous ai trouvés constamment sur le chemin de l'honneur et de la gloire. Dans ces derniers temps, comme dans ceux de notre prospérité, vous n'avez cessé d'être des modèles de bravoure et de fidélité. Avec des hommes tels que vous, notre cause n'était pas perdue. Mais la guerre était interminable ; c'eut été la guerre civile, et la France n'en serait devenue que plus malheureuse. J'ai donc sacrifié tous nos intérêts à ceux de la patrie ; je pars. Vous, mes amis, continuez de servir la France. Son bonheur était mon unique pensée ; il sera toujours l'objet de mes voeux ! Ne plaignez pas mon sort ; si j'ai consenti à me survivre, c'est pour servir encore à notre gloire ; je veux écrire les grandes choses que nous avons faites ensemble ! Adieu, mes enfants ! je voudrais vous presser tous sur mon cœur ; que j'embrasse au moins votre drapeau ! Adieu encore une fois, mes vieux compagnons ! Que ce dernier baiser passe dans vos cœurs ! »


— Baron Fain, Manuscrit de 1814 

Le 20 avril ont lieu les « Adieux de Fontainebleau »


La route vers l'exil

Son convoi de Fontainebleau jusqu'à la Méditerranée avant son embarquement pour l'île d'Elbe passe par des villages provençaux royalistes qui le conspuent. Il risque même d'être lynché à Orgon, ce qui l'oblige à se déguiser.


Le 18 avril 1814, le comte Pierre Dupont de l'Etang, ministre de la Guerre de Louis XVIII, informe par courrier le général Jean-Baptiste Dalesme, qui gouvernait l’île d’Elbe au nom de la Grande Duchesse de Toscane Élisa Bonaparte qu'il doit remettre ce territoire à Napoléon. 

L'empereur quitte Saint-Raphaël, le 29 avril 1814, à bord de la frégate anglaise l'Undaunted, atteint Portoferraio le 3 mai 1814 et débarque le lendemain. Le même jour, Louis XVIII fait son entrée à Paris.

L’Impératrice Marie-Louise se propose, dans un premier temps de rejoindre son époux, puis après avoir rencontré son père, l'empereur François Ier d'Autriche, décide de se rendre à Vienne avec son fils.



Conséquences militaires


Après sa restauration Louis XVIII décide rapidement de réorganiser l'armée. Il confirme le général Dupont dans ses fonctions de ministre de la guerre. Une ordonnance royale du 6 mai 1814 institue un conseil de la guerre chargé de réorganiser l'armée. Il fut composé des maréchaux Ney, Augereau et Macdonald, du ministre Dupont, des généraux Compans et Curial pour l'infanterie, Latour-Maubourg et Préval pour la cavalerie, Sorbier et Évain pour l'artillerie, Léry pour le génie, Kellermann pour la garde, du commissaire ordonnateur Marchand et de l'inspecteur aux revues Félix.
L'ordonnance du 12 mai réorganisa l'infanterie portant à 90 le nombre des régiments d'infanterie de ligne et à 15 celui des régiments d'infanterie légère.
Les « demi-soldes »



Exil à l'île d'Elbe et Retour en France (Cents-Jours)




Les Cent-Jours


En France, Louis XVIII écarte « Napoléon II » et prend le pouvoir. Napoléon s’inquiète du sort de sa femme et surtout de son fils qui est aux mains des Autrichiens. Le gouvernement royaliste refuse bientôt de lui verser la pension promise et des rumeurs circulent quant à sa déportation vers une petite île de l’océan Atlantique sud. Napoléon décide donc de retourner sur le continent pour reprendre le pouvoir.



La Route Napoléon et le « Vol de l’Aigle »

1er mars 1815 : Débarqués à Golfe-Juan, Napoléon et sa petite troupe gagnent Cannes où ils arrivent tard et d’où ils repartent tôt.
2 mars : Voulant éviter la voie du Rhône qu’il sait hostile, Napoléon fait prendre alors la route de Grasse pour gagner, par les Alpes, la vallée de la Durance. Au-delà de Grasse, la colonne s’engage dans de mauvais chemins muletiers et s’arrête à Saint-Vallier, Escragnolles, et Séranon.
3 mars : Après une nuit de repos, elle gagne Castellane ; dans l’après-midi, elle atteint Barrême.
4 mars : Napoléon trouve à Digne la route carrossable et fait étape le soir au château de Malijai, attendant avec impatience des nouvelles de Sisteron dont la citadelle, commandant le passage étroit de la Durance, peut lui barrer la route.
5 mars : Sisteron n’est pas gardée et Napoléon y déjeune, puis quitte la localité dans une atmosphère de sympathie naissante. Le soir, il arrive à Gap et y reçoit un accueil enthousiaste.
6 mars : Il couche à Corps.
7 mars : Il gagne la Mure, puis trouve en face de lui, à Laffrey, des troupes envoyées de Grenoble. C’est ici que se situe l’épisode fameux que commémore aujourd’hui, dans la « prairie de la Rencontre », un monument. Le soir même, Napoléon fait son entrée à Grenoble aux cris de « Vive l’Empereur ».

Les armées envoyées pour l’arrêter l’accueillent en héros partout sur son trajet, sur la route qui porte désormais son nom. Le maréchal Ney, qui avait juré à Louis XVIII de lui ramener Bonaparte dans une cage de fer, s’incline devant son ancien souverain, ce qui lui vaudra d’être le seul maréchal exécuté pour trahison lors de la Seconde Restauration. Napoléon arrive sans coup férir à Paris. 

Cette montée à Paris est connue comme le « Vol de l’Aigle », inspiré des paroles de Napoléon : « L’Aigle volera de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame ». 

En 1932, la Route Napoléon sera inaugurée entre Golfe-Juan et Grenoble. 
Des aigles volants jalonnent ce parcours.