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20 mai 2015

Batailles Napoléoniennes - Bataille de Waterloo 1815

La bataille de Waterloo s'est déroulée le18 juin 1815. Elle s'est terminée par la victoire décisive de deux armées : celle des alliés, commandée par le duc de Wellington, composée de Britanniques, d'Allemands (contingents duHanovre, du Brunswick, du Nassau) et deNéerlandais (unités belges et hollandaises) et celle des Prussiens, commandée par le maréchal Blücher ; toutes deux opposées à l'armée française dite Armée du Nord emmenée par l'empereur Napoléon Ier.

La commune de Waterloo se situe à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles, en Belgique. Toutefois, les combats n'eurent pas lieu à Waterloo mais un peu plus au sud, sur le territoire des communes actuelles de Lasne et deBraine-l'Alleud. La bataille a souvent été appelée en France « bataille de Mont Saint-Jean », lieu plus précis de l'engagement effectif. En Allemagne, elle est appelée « bataille de la Belle-Alliance ».
Cette bataille est la dernière à laquelle prit part personnellement Napoléon, qui avait repris le contrôle de la France durant la période dite des "Cent-Jours". Malgré son désir de poursuivre la lutte avec de nouvelles forces qui se reconstituaient, il dut, par manque de soutien politique, abdiquer quatre jours après son retour à Paris.

    Prélude

    En mars 1815, une nouvelle coalition se constitue au congrès de Vienne pour combattre Napoléon, qui a quitté l'île d'Elbe. Louis XVIII a fui à Gand. L'armée des alliés de Wellington et l'armée prussienne de Blücher arrivent les premières en Belgique.
    Napoléon préfère ne pas attendre l'offensive des Alliés et se lance à l'attaque, espérant séparer Wellington et Blücher et les battre l'un après l'autre. Repoussant les Prussiens, il franchit la Sambre à Charleroi le 15 juin.
    Le 16 juin, les troupes françaises, divisées en deux ailes, sont, le même jour, opposées à des unités de Wellington aux Quatre-Bras (une dizaine de kilomètres au sud du champ de bataille de Waterloo) et à trois des quatre corps prussiens à Ligny (une dizaine de kilomètres au sud-est des Quatre-Bras).
    Le commandement de l'aile gauche française (1eret 2e Corps) est confié au maréchal Ney avec la mission de s'emparer des Quatre-Bras. Ney perd beaucoup de temps, ce qui permet l'arrivée de renforts alliés.
    Avec les 3e et 4e Corps, Napoléon parvient à fixer les Prussiens à Ligny. Il veut saisir l'occasion pour les neutraliser définitivement. Pour cela, il ordonne au 1er Corps (réserve de Ney) de venir couper les arrières prussiens, quitte à retarder la prise des Quatre-Bras. Mal ou non informé de cette décision de l'Empereur, Ney rappelle cette unité qui fera donc un aller-retour inutile, privant ainsi Napoléon d'une victoire décisive sur les Prussiens.
    L'armée de Blücher perd 12 000 hommes à Ligny. Les pertes françaises s'élèvent à environ 7 000. Le vieux maréchal de 73 ans, dont le cheval a été tué, échappe de peu à la capture mais son chef d'état-major, Gneisenau, organise un repli remarquable sur Wavre, sauvegardant ainsi la possibilité de rejoindre Wellington. L'armée prussienne est battue mais pas vaincue ; elle a sauvé l'essentiel de son artillerie et surtout conservé son esprit combatif. Napoléon, au contraire, surestime les effets de ce qui n'est qu'un succès tactique, pense les Prussiens hors de combat et en retraite vers Namur et Liège. Ce n'est que le lendemain, le 17, que Napoléon confie le commandement de son aile droite (34 000 hommes) au maréchal Grouchy avec mission de poursuivre les Prussiens.
    Informé de la défaite des Prussiens, Wellington fait replier ses unités des Quatre-Bras sur la position reconnue de Mont Saint-Jean où Blücher a promis de le rejoindre. Le mouvement se fait discrètement, couvert par la cavalerie. Ney ne s'en aperçoit que dans l'après-midi du 17, alors que l'orage transforme le terrain en bourbier.

    La bataille

    Disposition des armées avant la bataille

    Les forces et le plan de Wellington

    Le Duc de Wellington, général vétéran de la guerre d'Espagne, commanda une armée de forces britanniques, hollandaises, et prussiennes.
    L'armée de Wellington, appelée « Armée des Alliés », comprend, à Waterloo, 68 000 hommes répartis comme suit : 25 000 Britanniques, 17 000 Néerlandais,10 000 Hanovriens, 7 000 Brunswickois, 6 000 hommes de la King's German Legion et 3 000 Nassoviens.
    Wellington a déployé son armée sur le plateau de Mont-Saint-Jean, face au sud, de part et d'autre de l'axe Charleroi-Bruxelles. Par mesure de protection et de surprise, la plupart des unités sont sur la contre-pente mais le dispositif est précédé, d'ouest en est, par trois points d'appui constitués de grosses fermes barricadées et défendues : Hougoumont, la ferme de la Haie Sainte et la ferme de la Papelotte.

    Les forces et le plan de Napoléon

    Le matin du 18 juin, l'armée de Napoléon (71 600 hommes) prend position à environ un kilomètre au sud du plateau avec :
    • à l'ouest de la route, le IIe Corps de Reille (20 000 hommes) précédant le IIIe Corps de cavalerie de Kellermann (3 400 cavaliers) et la division de cavalerie lourde de la Garde de Guyot (2 100 cavaliers) ;
    • à l'est de la route, le Ier corps de Drouet d'Erlon (20 000 hommes) précédant le IVeCorps de cavalerie de Milhaud (2 700 cavaliers) et la division de cavalerie légère de la Garde de Lefebvre-Desnouettes (2 000 cavaliers).
    • en arrière, le VIe Corps de Lobau (10 000 hommes), les divisions de cavalerie de Domon et de Subervie (chacune 1 200 cavaliers) et trois divisions d'infanterie de la Garde (9 000 hommes).

    Guillaume, Prince d'Orange fit preuve de bravoure durant la bataille.
    Numériquement, Napoléon n'a qu'une très légère supériorité en hommes mais son artillerie est beaucoup plus nombreuse.
    Le plan de Napoléon est de mener l'attaque principale à l'est et au centre en y incluant la ferme de la Haye Sainte (centre du dispositif allié). Il fait déployer 80 canons (appelés la grande batterie) devant le Ier Corps.
    Afin d'attirer les réserves de Wellington vers l'ouest, il charge d'abord le IIe Corps de lancer, avec uniquement la division Jérôme (commandée par le frère de l'Empereur), une attaque de diversion à l'ouest, sur la ferme Hougoumont.
    Il a plu toute la nuit, le terrain est détrempé. La mise en place de l'artillerie, dans la boue, est difficile. Le début de l'attaque est retardé. Par la suite, l'efficacité des tirs est réduite (les boulets s'enfoncent dans la terre au lieu de rebondir par ricochets). La progression de l’infanterie et de la cavalerie n'est guère aisée.

    Gebhard Leberecht Blücher, le commandant en chef des Prussiens durant la campagne de 1813–1815.

    L'attaque de diversion

    À 11h30, à l'ouest, démarre l'attaque de diversion menée par le prince Jérôme contre le château-ferme de Hougoumont. Les 3030 hommes de la brigade Baudoin doivent attaquer en premier et pénètre dans le bois, à ce moment-là, une grêle de balles tombent sur les Français, Jérôme a juste le temps de se retourner pour voir Baudoin tomber de son cheval. En une heure les Français chassent les soldats nassauviens du bois qui se trouvaient au sud d'Hougoumont. Le prince s'acharne alors pour prendre la ferme et, malgré des renforts successifs, toutes les attaques françaises sont repoussées. À 13 h 30, quelques hommes parviennent à pénétrer par une brèche ouverte à coups de hache dans une porte ; ils sont tous massacrés sauf un jeune tambour. Hougoumont devient, durant toute la journée, une bataille dans la bataille mobilisant inutilement plus de 8 000 hommes du côté français contre seulement 2 000 du côté allié.

    L'attaque du 1er Corps


    La charge des Scots Greys.
    À 13h00, à l'est, les quatre-vingts canons de la grande batterie déployés sur 1 400 mètres ouvrent le feu. Au bout d'une demi-heure, les artilleurs français cessent leurs tirs : la brigande anglo-hollandaise Bylandt de la division Perponcher a souffert car elle était positionnée en contre-bas du plateau, une position à hauts risques, mais les autres unités de l'armée alliée, positionnées à l'abri de la crête du plateau, s'en sortent avec des pertes légères. À 13 h 30, le 1er Corps du général d'Erlon démarre la progression avec ses quatre divisions d'infanterie, emmené par le maréchal Ney et son général. Chaque division a un front d'environ 140 mètres(180 hommes) et une profondeur de 24 rangs. Elles se mettent en marche l'une après l'autre d'Ouest en Est, c'est-à-dire dans l"ordre: la division Quiot, la division Donzelot, la division Marcognet et la division Durutte. À l'ouest du dispositif de d'Erlon, la division commandée par Quiot (en l'absence d'Allix) est chargée de prendre la Haye Sainte. Elle est flanquée d'une brigade de cuirassiers du Corps Milhaud (deux, selon certaines sources qui citent les brigades Travers et Dubois) et à l'est du dispositif, la division commandé par Durutte doit prendre les fermes de Papelotte, de Smohain et de La Haye. Entre les 2 fermes, se trouve les divisions Donzelot et Marcognet qui ont pour objectif de prendre pied sur le plateau.
    La Haye Sainte est fermement défendue par le 2e bataillon léger du major George Baringde la King's German Legion, et les Français butent sur les solides défenses de la ferme. Papelotte et les fermes alentours sont défendues par des régiments de Saxe-Weimar, mais la division Durutte parvient à remplir ses objectifs après un court combat. Entre ces deux positions défensives, les divisions Quiot et Marcognet, après avoir eu un certain nombre de pertes dues à l’artillerie alliée et à la grande profondeur de leur rang, repoussent facilement la brigade Bylandt, déjà très affaiblie par le bombardement français, par un court échange de feu, puis elles commencent à monter vers le plateau. Mais le général britannique Picton, vétéran de la guerre d'Espagne et commandant la division alliée qui se trouve devant les Français, a fait coucher ses soldats derrière la contre-pente en adoptant la technique de Wellington en Espagne, et ordonne à ses régiments d'infanterie écossais et de miliciens de se lever brusquement. Les soldats alliés déchargent alors leurs fusils sur les soldats du 1ercorps, même la brigade Bylandt s'est ressaisie et dirige un déluge de feu sur les Français, qui, pris par surprise en train de monter le plateau en colonnes, ne peuvent répondre aux tirs et tentent désespérément de reformer leurs lignes. Devant cette infanterie désorganisée, Wellington confie au commandant de son corps de cavalerie, Lord Uxbridge, de faire contre-attaquer les brigades de cavalerie lourde Sommerset et Ponsonby (dont les célèbres Scots Greys). Les Scots Greys de Sommerset attaquent le détachement de cavalerie lourde du corps de Milhaud, chargé de protéger la division Quiot ; la brigade lourde Ponsonby attaque le 1er corps. Les Français, surpris en plein déploiement, sont sévèrement étrillés et se replient en désordre, subissant de lourdes pertes. Dans leur élan, les deux brigades de cavalerie britanniques vont même jusqu'à attaquer la grande batterie, mais elles se font alors décimer par la cavalerie française restée en arrière, composée des corps de Milhaud et de la division du 1er corps commandée par Jacquinot et sont mises définitivement hors combat. Les lanciers de Jacquinot poursuivent leurs ennemis et sont attaqués par la division de cavalerie alliée Vandeleur située à la gauche du dispositif britannique. À ce moment, des éléments de la division Durutte se forment en carré en voyant déferler ces cavaliers sur leur droite mais les lanciers français les repoussent et poursuivent vers l'ouest avant d’être mis définitivement hors-combat par la division de cavalerie du corps du duché de Brunswick.
    Malgré les déboires de la cavalerie lourde britannique et la mort du très compétent Thomas Picton, c'est un nouveau succès défensif pour l'armée de Wellington.

    Les charges de la cavalerie française



    .
    À 15 h 00, après réorganisation du 1er Corps et nouveau tir de préparation de la grande batterie, une nouvelle attaque est menée pour s'emparer du verrou que constitue la ferme de la Haye Sainte. À la suite de la canonnade, Wellington fait replier son centre. Ney croit à un repli général. D'initiative, il entraîne tous les cuirassiers de Milhaud qui sont aussitôt suivis par la division de cavalerie légère de la Garde commandée par Lefebvre-Desnouettes. Les Français chargent entre La Haye Sainte et Hougoumont, là où l'infanterie alliée est toujours intacte. Wellington fait former ses régiments en carré et ordonne aux artilleurs de se réfugier dans ceux-ci lorsque les cavaliers français approcheront puis, entre deux charges, de retourner à leur pièces et de continuer à tirer à mitraille sur les soldats français. C'est le fameux affrontement de la cavalerie française et des carrés d'infanterie britanniques. C'est aussi l'épisode (exagéré par Victor Hugo dans Les Misérables) du chemin creux.
    Napoléon estime l'action prématurée mais à 17h00, vu la situation, envoie en renfort le corps de cavalerie de Kellermann et la division de cavalerie lourde de la Garde du général Guyot qui, tout comme la division de Lefebvre-Desnouettes, charge sans en avoir reçu l'ordre. Avec la cavalerie déjà engagée, cela fait un total de plus de 10 000 cavaliersfrançais.

    L'arrivée des Prussiens

    Carte des forces en présence à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815
    Carte des forces en présence à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815.

    Entre-temps, de 14 à 16 heures, Napoléon a dû déployer sur son flanc est les divisions de cavalerie Domon et Subervie et le VIe Corps de Lobau afin de faire face à l'arrivée inopinée de l'avant-garde prussienne. Comme Napoléon a négligé ou ignoré le risque d'une intervention prussienne, les premiers éléments du IVe Corps de Blücher ont pu déboucher du défilé de la Lasnes et occuper le bois de Paris sans aucune opposition. Quant à Grouchy, Napoléon lui aurait fait envoyer un courrier lui ordonnant de se rapprocher. Les heures d'envoi, de réception et l'interprétation du message font l'objet de discussions entre historiens. Le maréchal Soult, chef d'état-major à Waterloo, chargé de transmettre et de faire exécuter les ordres de l'Empereur, n'avait pas, dans cette fonction, la rigueur et l'efficacité de Berthier. Il est de toute façon trop tard pour que Grouchy puisse intervenir sur le champ de bataille. À 16h30, le IVe Corps prussien attaque vers Plancenoit. Napoléon est face à une menace mortelle de débordement sur son flanc droit.

    La prise de la Haye Sainte

    Sur le front principal (devant l'actuel Lion de Waterloo élevé à l'endroit où le prince héritier des Pays-Bas fut blessé), la bataille continue à faire rage. Lors de chaque charge française, les artilleurs britanniques se replient dans les carrés formés par l'infanterie. Les canons alliés, placés en avant de leur infanterie, ne sont ni encloués (enfoncement d'un clou dans la lumière de la pièce rendant sa mise à feu impossible) ni emportés, si bien qu'ils redeviennent utilisables avant chaque nouvelle charge. La cavalerie charge plus de dix fois et Ney a cinq chevaux tués sous lui. Par une erreur tactique grave, la cavalerie française n'est pas suivie par de l'infanterie qui aurait dû nettoyer puis défendre le terrain et mettre les pièces anglaises hors d'état, ce qui permet aux artilleurs anglais de reprendre leurs pièces pour recommencer à tirer sur les Français. Finalement, ce n'est qu'à 18h30 qu'a enfin lieu une attaque de l'artillerie anglaise et de la Haie Sainte par le IIe Corps de Reille (moins la division Jérôme engagée à Hougoumont). La Haye Sainte tombe enfin aux mains des Français. Ney fait avancer des canons qui prennent d'enfilade les positions britanniques. La situation des Alliés est critique. Ney demande des renforts pour en finir, mais vu la menace prussienne, Napoléon refuse.

    Les combats de Plancenoit 

    Sur le flanc est, sous la pression des Prussiens du IVe Corps (Bülow), le corps de Lobau débordé a dû se replier. Plancenoit tombe aux mains des Prussiens vers 18h00. La division de la Jeune Garde commandée par Duhesme est envoyée pour reprendre le village, ce qu'elle réussit à faire mais un nouvel assaut des Prussiens l'en chasse. Renforcés par deux bataillons de la Vieille Garde, les Français parviennent cependant à reprendre Plancenoit en délogant l'ennemi à la baïonnette peu après 19h00. Le flanc droit de l'Armée impériale est momentanément stabilisé mais Napoléon a dû utiliser une partie de ses réserves.

    Napoléon fait donner la Garde

    Grenadiers de la Vieille Garde.

    Protégé à l'est par l'arrivée des Prussiens du Ier Corps (Von Zieten), Wellington peut récupérer des unités pour renforcer son centre. Aussi, à 19h30, quand Napoléon fait donner la Garde sur les positions alliées, il est trop tard. Les grenadiersde Friant et les chasseurs à pied de Morand (dont fait partie le célèbre général Cambronne) ne peuvent rien contre la conjugaison de l'artillerie, de l'infanterie et de la cavalerie de Wellington. La Garde impériale recule, ce qui jette le désarroi dans le reste de l’armée française.
    Une reconstitution de la bataille (20 juin 2010).

    La déroute française

    Le général Hill et le dernier carré.

    À la vue de la Garde en retraite, certaines unités françaises commencent à se débander. Les Prussiens de Von Zieten (Ier Corps) accentuent leur pression sur la Papelotte mais, surtout, les renforts continuels que reçoit leIVe Corps prussien lui permettent de conquérir définitivement Plancenoit et de menacer directement les arrières de Napoléon. La panique gagne l'ensemble du front français et la déroute s'amplifie. Wellington lance l'ensemble de l'armée alliée en avant. Toute résistance organisée cesse. Hormis quelques rares bataillons de la Garde, l'Armée du Nord s'enfuit dans le plus complet désordre, abandonnant l'essentiel de ses bagages et de son artillerie. Vers 22h00,Wellington et Blücher se rencontrent. La légende veut que ce soit à la ferme de la Belle-Alliance (nom prédestiné dû au mariage d'un valet de ferme avec sa riche patronne devenue veuve). Plus vraisemblablement, cette rencontre a eu lieu au sud, à l'approche de Genappe. Napoléon a fui, échappant de peu aux avant-gardes prussiennes. Wellington, dont les troupes sont épuisées, laisse aux Prussiens la tâche de poursuivre. Wellington rentre à son QG, y rédige son rapport et donne à la bataille le nom de l'endroit où il se trouve : Waterloo.
    Wellington à Waterloo, par Robert Alexander Hilingford.

    Considérations techniques

    Le fusil:

    Fusil britannique Brown Bess.
    Le fusil de l'époque est le fusil à platine à silex. La portée et la précision sont réduites. Le chargement (par la bouche) est long. Le tir produit énormément de fumée (poudre noire). Par temps humide (ce qui est le cas à Waterloo), il y a beaucoup de ratés. Lors de l'affrontement, l'infanterie ouvre le feu (tir de salve) à moins de 100 mètres de l'ennemi. Le combat continue ensuite à la baïonnette, que les Français appellent la fourchette.
    Il y a des différences significatives entre les armes des belligérants.
    Le fusil français (modèle 1777 modifié an IX) tire une balle en plomb de 21 g. Le serrage de la balle dans le canon rend le tir plus précis (écart d'environ 1 mètre à 100 mètres) mais l'arme plus longue à charger (environ 2 coups par minute). Pour des raisons techniques, il a plus de ratés que le modèle britannique. L'infanterie française est disposée sur trois rangs contre deux pour les Alliés (le troisième rang est inutile au feu), ce qui ne permet pas la même puissance de feu que les alliés.
    Le fusil britannique dit « Brown Bess » tire une balle de 32 g ce qui le rend plus efficace contre les chevaux. La précision est moindre que le modèle français mais la cadence de tir est plus rapide (3 voire 4 coups par minute).
    Le fusil prussien (modèle 1782 modifié) comporte une lame sur l'arme qui permet de déchirer la cartouche plus facilement qu'avec les dents. Ceci permet d'atteindre une cadence de quasi 5 coups par minute.
    Il y a aussi à Waterloo la carabine Baker. Elle équipe deux régiments britanniques et la très professionnelle King's German legion dont des unités défendent la ferme de La Haye Sainte. Il s'agit d'une arme à canon rayé. Le chargement est long (1 minute) car il faut forcer la balle mais la précision est remarquable pour l'époque : 200 mètres. Ceci explique pourquoi la Haye Sainte n'a pu être prise que lorsque les hommes de la King's German Legion ont été à court de munitions.
    En conclusion, on peut en déduire que la puissance de feu de l'infanterie des alliés était plus grande que celle des Français.

    Formation du 1er Corps français

    Lors de l'attaque du 1er Corps, contrairement à l'usage, les trois divisions de droite ont progressé en trois blocs si compacts (sans intervalle en profondeur) que certains historiens ont même qualifié le fait de « formation macédonienne » par comparaison aux guerriers grecs de l'Antiquité.
    Cette formation a l'avantage de permettre de se déployer (élargir le front) très rapidement pour l'assaut final. Elle a, par contre, un grand inconvénient : celui de ne pas pouvoir se réorganiser en carrés, seule action permettant de s'opposer efficacement à une contre-attaque de cavalerie. On ignore les raisons qui ont amené les Français à agir de la sorte, certains historiens optant pour une sous-estimation de la cavalerie britannique.
    Le résultat fut que la contre-attaque du général Picton appuyée par la cavalerie lourde britannique mit les trois divisions françaises de droite en déroute et que, se retrouvant isolée, la division de gauche dut se replier à son tour. L'attaque principale fut d'emblée un fiasco.

    L'artillerie

    L'artillerie de l'époque est essentiellement composée de canons. La munition principale est un boulet dont le poids pouvait être de 6, 8, 9 ou 12 livres selon le type de canon avec une portée maximale de 1 800 mètres pour les pièces de 12. Ces boulets sont en fer et n'explosent pas. Il y a également des « boîtes à mitraille » ; c'est-à-dire des enveloppes en métal léger contenant des billes (appelées biscaïens) qui fonctionnent comme d'énormes cartouches de chasse. La portée efficace ne dépasse pas 400 mètres. Les Britanniques disposent d'une munition nouvelle, le Shrapnel. Il s'agit d'un boulet rempli de billes et qui explose en l'air. Cette munition qui a une portée de 900 mètres s'est avérée terriblement efficace à Waterloo. Les Britanniques en auraient tiré plus de trois cents.
    Les batteries d'artillerie françaises comprennent six canons mais généralement aussi un à deux obusiers. Ces derniers tirent des obus, c'est-à-dire des projectiles qui explosent après l'impact, et dont les projectiles suivent une trajectoire « en cloche », rendant ainsi les défenses frontales inutiles. Ces armes sont tout à fait appropriées pour tirer sur des ennemis retranchés dans des bâtiments auxquels elles boutent le feu. Les Français ont particulièrement tardé à les employer contre les fermes de Hougoumont et de la Haye Sainte. Aussi, n'ont-ils jamais pris la première et ce n'est qu'à 18h30 que la Haye Sainte tombera.

    Les Britanniques disposent d'une batterie expérimentale qui tire des fusées Congreve, un ancêtre des roquettes actuelles. Elles furent utilisées pour protéger le repli des Quatre-Bras mais apparemment pas ou alors une seule fois à Waterloo. Ce système, d'une portée de 2,3 km, manque de précision.


    Liste des drapeaux et étendards de l'armée française pris par les Coalisés

    L'armée française a perdu huit drapeaux (infanterie) et étendards (cavalerie) à Waterloo :

    Le drapeau du 45e régiment de ligne (conservé au château d'Édimbourg) ;

    L'étendard du 1er régiment de cuirassiers ;

    Le drapeau du 2e régiment de grenadiers à pied de la Garde impériale ;

    L'étendard du régiment de grenadiers à cheval de la Garde impériale ;

    Le drapeau du 105e régiment d'infanterie (conservée au National Army Museum à Londres) ;

    L'étendard du 2e régiment de hussards[réf. nécessaire] ;

    L'étendard du 6e régiment de chasseurs à cheval ;

    Le drapeau du 52e régiment d'infanterie.